Nord-Kivu et Ituri : le gouvernement proroge l’état de siège face à une insécurité persistante

En dépit des efforts militaires et diplomatiques, la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri reste préoccupante. Le gouvernement congolais a décidé de reconduire une nouvelle fois l’état de siège pour une durée de 15 jours, à compter du 21 juillet 2025.
Réuni en Conseil des ministres le vendredi 18 juillet, l’exécutif national a validé la proposition du Vice-ministre de la Justice et du Contentieux international, Samuel Mbemba, agissant en qualité d’intérimaire. Le projet d’Ordonnance-Loi portant prorogation de l’état de siège a été adopté, dans l’objectif de maintenir la pression sur les groupes armés qui sévissent dans l’Est du pays.
« Cette mesure vise à rétablir l’autorité de l’État dans les zones encore en proie à l’insécurité et à préserver la vie des populations civiles », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, dans son compte rendu.
Initialement instauré en mai 2021, l’état de siège devait permettre de renforcer l’action militaire et judiciaire contre les groupes armés dans les deux provinces les plus instables du pays. Quatre ans plus tard, la situation reste volatile, malgré l’intensification des opérations des FARDC et les avancées diplomatiques enregistrées, notamment à Washington et à Doha.
Plusieurs localités du Nord-Kivu restent toujours sous contrôle de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda selon Kinshasa. Ces territoires échappent à l’autorité de l’État, malgré les pourparlers engagés pour un retour à la paix.
Le prolongement de l’état de siège intervient dans un climat de tension persistante, marqué par une recrudescence des attaques contre les civils, des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire chronique. Sur le plan diplomatique, le gouvernement mise sur les récents accords de Washington et la déclaration de principes signée à Doha avec le M23 pour ouvrir une brèche vers une désescalade.
« L’état de siège reste un instrument nécessaire tant que les conditions de sécurité ne sont pas garanties pour nos compatriotes dans ces régions meurtries », a insisté un cadre sécuritaire sous anonymat.
Cette énième prorogation de l’état de siège confirme l’ancrage d’une mesure censée être temporaire, devenue aujourd’hui une réponse structurelle à une crise multidimensionnelle. Si l’option militaire continue de prévaloir, le gouvernement congolais est désormais attendu sur des résultats tangibles, tant sur le terrain des opérations que dans les couloirs de la diplomatie.
