RDC – M23 : « Un pas décisif vers la paix », affirme Thérèse Kayikwamba Wagner après la signature de la déclaration de principes
La signature d’une déclaration de principes entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23, intervenue le samedi 19 juillet à Doha sous médiation qatarie, marque une avancée diplomatique saluée par la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner.
Kinshasa avance prudemment mais résolument vers un accord de paix. Après trois mois de négociations directes, le gouvernement congolais et la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo/M23 ont signé une déclaration de principes, censée jeter les bases d’un règlement global du conflit armé qui secoue l’Est de la République Démocratique du Congo depuis des années.
La ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, a salué cette étape comme une avancée significative :
« Je ne veux pas m’aventurer à faire des spéculations ou à donner, si vous voulez, de pourcentage, mais je pense que c’est un pas très important », a-t-elle déclaré à la presse.
Selon elle, cette déclaration s’inscrit dans la continuité de l’accord de Washington signé en juin dernier entre la RDC et le Rwanda, également sous médiation internationale :
« Nous l’avons vu dans le processus qui a été piloté par les autorités américaines et qui a abouti à la signature de l’accord de Washington. Nous avons concédé, si vous voulez, avec des étapes préliminaires et, dans le cadre des pourparlers avec le M23, la signature aujourd’hui de la déclaration des principes est un signe important parce qu’il indique que nous sommes dans une perspective, dans une logique d’une recherche, d’une solution durable et définitive à la problématique qui persiste à l’Est de la République Démocratique du Congo. »
Le document signé prévoit un calendrier rigoureux :
- Mise en œuvre des engagements au plus tard le 29 juillet 2025 ;
- Ouverture des négociations directes dès l’application de la déclaration, et au plus tard le 8 août 2025 ;
- Signature d’un accord de paix global attendue pour le 17 août 2025.
Les négociations futures s’inscriront également dans le cadre de l’accord RDC-Rwanda signé à Washington le 27 juin 2025, comme le précise la déclaration. Dans ses propos, la ministre des Affaires étrangères insiste sur la détermination de Kinshasa à mettre fin à l’insécurité par des voies pacifiques mais fermes :
« L’État congolais, l’État légitime, est déterminé de mettre fin à l’instabilité à l’Est de la République Démocratique du Congo, et ce à travers un accord qui sera contraignant pour toutes les parties, comme c’est le cas avec l’accord de Washington. »
Et d’ajouter :
« Pour nous, c’est un pas important. C’est un pas avec des engagements clairs pour la République Démocratique du Congo, mais les engagements aussi très clairs pour le M23. »
La déclaration intervient dans un climat tendu. Des accusations mutuelles entre Kinshasa et le M23 sur des mouvements de troupes et une volonté présumée de la rébellion de s’emparer d’Uvira, dans le Sud-Kivu, continuent d’alimenter les inquiétudes. Depuis le début de l’année, les affrontements dans les provinces du Nord et Sud-Kivu ont causé des milliers de morts et le déplacement de centaines de milliers de civils, selon les Nations Unies et les autorités congolaises.
La déclaration de Doha représente une étape importante, mais elle ne suffira pas si elle n’est pas suivie d’actes concrets. Pour les populations de l’Est, la paix reste une promesse souvent trahie. Le respect des engagements par toutes les parties déterminera si cet élan diplomatique historique accouchera enfin d’un accord de paix durable.
Journaliste|PDG du média YOKA INFOS
