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Doha : la RDC rassure sur la souveraineté nationale après la signature d’une déclaration de principes avec le M23

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Après la signature d’une Déclaration de principes entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 à Doha, le ministre Patrick Muyaya a tenu à apaiser les esprits. Pour Kinshasa, cet accord préliminaire respecte strictement la Constitution et marque une étape vers un processus de paix global, sans compromis sur les lignes rouges de l’État congolais.

Ce samedi à Doha, la République Démocratique du Congo et l’Alliance Fleuve Congo/M23 ont paraphé une Déclaration de principes au terme de trois mois de négociations, sous la médiation du Qatar. Ce texte, qui précède un éventuel accord de paix définitif, fixe les bases d’une sortie de crise dans l’Est du pays, où les affrontements armés perdurent depuis plus d’une décennie. Face à la vague d’interprétations et de spéculations, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a livré une lecture institutionnelle ferme : cette déclaration n’empiète ni sur la souveraineté nationale, ni sur les fondements constitutionnels. Selon lui, le document s’inscrit dans la continuité des engagements internationaux de la RDC, tout en respectant les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et les accords régionaux existants.

L’un des points centraux abordés par le gouvernement concerne le retrait non négociable du M23/AFC des zones occupées, préalable indispensable à tout rétablissement de l’ordre républicain. L’État prévoit la restauration complète de l’autorité publique : déploiement des FARDC, réinstallation de la justice, retour de l’administration civile. Par ailleurs, le texte ne prévoit aucun partage de pouvoir, ni amnistie générale. Des poursuites judiciaires ciblées pourraient être suspendues temporairement, dans un cadre légal strict et sous supervision, afin de faciliter le désarmement progressif des ex-combattants.

La Déclaration de Doha énonce dix engagements clés, notamment :

  1. Instauration d’un cessez-le-feu immédiat ;
  2. Retrait gradué des troupes du M23 des zones occupées ;
  3. Création d’un comité mixte de suivi, impliquant l’État, les partenaires régionaux et internationaux ;
  4. Réintégration conditionnelle de certains membres du M23, sous supervision étatique ;
  5. Retour sécurisé des personnes déplacées et fin des alliances extérieures du mouvement rebelle.

Le calendrier fixé prévoit la mise en œuvre concrète des engagements dès le 29 juillet 2025, avec un accord final attendu au plus tard le 18 août. Ce texte vient en complément des autres initiatives régionales (processus de Nairobi, de Luanda, etc.) sans les remplacer. Pour Kinshasa, il s’agit d’un pas diplomatique essentiel pour restaurer une paix durable dans l’Est, dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale.

La signature de cette déclaration n’est pas une fin, mais un début. Si l’optimisme diplomatique est de mise, le gouvernement devra faire preuve d’une vigilance extrême pour s’assurer du respect des engagements par toutes les parties. La paix véritable ne pourra émerger que si les actes suivent les principes.

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