Épidémie de choléra au Maï-Ndombe : 233 cas suspects, 30 décès enregistrés en RDC
Choléra RDC 2025 : la province de Maï-Ndombe fait face à une épidémie de choléra confirmée par les autorités sanitaires, avec déjà plus de 230 cas suspects et une trentaine de morts.
L’épidémie de choléra a été officiellement déclarée ce lundi 14 juillet 2025 dans la province de Maï-Ndombe. L’annonce fait suite à la confirmation par l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) de deux cas positifs sur les trois premiers échantillons analysés. Selon la déclaration du gouverneur de province, 233 cas suspects ont été enregistrés, dont 30 décès. Ce chiffre alarmant place la situation sanitaire sous haute surveillance.
« Une moyenne de 25 patients est admise quotidiennement dans les centres de traitement installés dans les sept zones de santé concernées », a précisé le gouverneur.
Les zones de santé de Bolobo, Mushie, Yumbi, Nioki et Kwamouth figurent parmi les plus affectées par cette flambée épidémique. D’après les autorités sanitaires, la propagation rapide du choléra est facilitée par plusieurs facteurs aggravants : l’accès difficile à l’eau potable, le recours à l’eau non traitée provenant du fleuve Congo, des rivières Kasaï, Kwa, Lukeni, Lukoro et du lac Maï-NdombeL’arrivée tardive des malades dans les centres de santé, ces conditions augmentent les risques de contamination et compliquent la prise en charge médicale.
Manque d’eau potable et sensibilisation accrue
La situation hydrique dans la province reste préoccupante. Une grande partie de la population continue à consommer de l’eau de sources naturelles, souvent insalubres, faute d’infrastructures d’approvisionnement en eau potable.
« Nous appelons la population à respecter strictement les mesures d’hygiène et les gestes barrières pour limiter la propagation du choléra », insiste le gouvernement provincial.
Les équipes locales, appuyées par des partenaires sanitaires, s’activent pour renforcer la sensibilisation communautaire et la distribution de kits d’hygiène dans les zones à haut risque.
Le tout premier cas suspect de choléra dans la province a été signalé entre le 23 et le 25 juin 2025. Malgré des alertes précoces, le déploiement des ressources médicales a été limité par des difficultés logistiques et l’éloignement de certaines zones. L’épidémie s’inscrit dans un contexte plus large : 17 des 26 provinces de la RDC sont déjà touchées par le choléra, selon les données du ministère de la Santé.
Face à cette crise sanitaire, le gouvernement provincial de Maï-Ndombe a activé son plan de riposte. Toutefois, les autorités locales déplorent un manque d’intrants médicaux, de kits de prélèvement, et de personnel qualifié. Les partenaires internationaux comme l’Unicef ont récemment fourni 20 tonnes de matériel médical, mais les besoins restent énormes pour contenir la maladie et prévenir de nouveaux décès.
L’épidémie de choléra qui sévit actuellement dans le Maï-Ndombe rappelle l’urgence d’améliorer l’accès à l’eau potable et aux soins de santé dans les zones reculées de la RDC. La réponse humanitaire doit être rapide, coordonnée et soutenue, pour éviter que le choléra ne fasse encore plus de victimes.
Prévention : renforcer l’hygiène communautaire
En plus des actions gouvernementales, les ONG et structures locales appellent les communautés à renforcer la prévention : laver les mains régulièrement avec de l’eau propre et du savon, désinfecter l’eau de boisson (bouillie ou traitée), cuisiner les aliments à haute température, éviter les contacts avec des malades sans protections, le choléra se transmet principalement par ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. La lutte passe donc par une hygiène rigoureuse, particulièrement dans les villages et quartiers reculés. Les habitants sont également invités à signaler immédiatement les cas suspects aux centres de santé les plus proches pour une prise en charge rapide.
Journaliste|PDG du média YOKA INFOS
