Goma : Trois corps sans vie découverts à Ndosho, la ville enfoncée dans une insécurité chronique

Trois personnes – deux hommes et une femme – ont été retrouvées mortes ce samedi 12 juillet 2025 dans le quartier Ndosho, à Goma. Une découverte macabre qui s’ajoute à une série d’actes violents dans une ville où règnent peur, silence et chaos depuis la mainmise des rebelles du M23.
Des corps mutilés, des odeurs de chair brûlée et une population abandonnée à elle-même : la ville de Goma vit au rythme de l’horreur quotidienne.
À Goma, ce 12 juillet 2025 l’alerte a été donnée tôt ce samedi matin dans le quartier Ndosho, commune de Goma, au Nord-Kivu. Les habitants ont été réveillés par une odeur de chair brûlée provenant d’un terrain vague en bordure de route. Ce qu’ils y ont découvert dépasse l’entendement : trois corps calcinés, deux hommes et une femme, gisaient au sol, ligotés et visiblement torturés avant d’être exécutés.
« C’était insoutenable. On aurait dit qu’ils ont été brûlés après la mort. Ou peut-être même avant. », témoigne un jeune habitant du quartier, encore sous le choc.
Les victimes n’ont pas encore été formellement identifiées. Les autorités judiciaires ne se sont pas encore exprimées publiquement sur l’incident, et aucune enquête officielle n’a été annoncée au moment de la publication de cet article.
Depuis l’occupation partielle de Goma par les rebelles du M23, la situation sécuritaire s’est gravement détériorée. Si les combats ont cessé dans certaines zones, les actes de violence se sont déplacés dans les rues. Vols, enlèvements, meurtres… les crimes se multiplient, dans l’impunité la plus totale.
« La nuit, plus personne ne sort. Même le jour, c’est la terreur », confie une mère de famille, croisée non loin du lieu du drame.
L’absence de l’État dans de larges secteurs de la ville a laissé place à des groupes armés ou criminels non identifiés qui règnent par la peur. Cette triple découverte macabre s’ajoute à une série d’homicides non élucidés rapportés ces dernières semaines.
Des organisations locales de défense des droits humains alertent régulièrement sur la gravité de la situation à Goma. « Il faut une intervention d’urgence. Ce n’est plus un problème local, c’est une crise humanitaire », a réagi un responsable d’une ONG locale. Jusqu’ici, aucun message officiel de la part du gouvernement central ni de la MONUSCO n’a été publié concernant les récents événements. Pendant ce temps, les habitants de Goma enterrent leurs morts dans l’indifférence générale.

Journaliste|PDG du média YOKA INFOS